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Législatives et locales : la stratégie d’Oligui pour transformer le coup d’État en triomphe électoral

La candidature annoncée de plusieurs ministres-clés du gouvernement aux prochaines élections législatives relève d’une manœuvre politique méthodique.

Avec l’envoie de ses poids lourds au front électoral, Brice Clotaire Oligui Nguema exécute une stratégie en trois actes, conçue, pour transformer l’essai du coup de force du 30 août 2023 en une victoire politique durable.

La quête de l’onction populaire

Le premier objectif est de laver le pouvoir de son péché originel, celui d’être né d’un coup d’État. Si le Comité de transition pour la restauration des institutions et le gouvernement jouissent d’une popularité certaine, celle-ci reste volatile. Le pouvoir militaire a besoin de finir sa mue démocratique.

La candidature des figures comme Paul-Marie Gondjout, Seraphin Akure Davain, Mays Mouissi ou encore Laurence Ndong, est la réponse à cet objectif. Une victoire massive de ces ministres serait immédiatement présentée comme un plébiscite par procuration en faveur du Général et de son projet.

Bâtir une majorité parlementaire « béton »

Oligui Nguema sait qu’il ne pourra gouverner efficacement sans une Assemblée Nationale docile. L’objectif est donc d’éviter à tout prix un scénario de cohabitation ou de blocage parlementaire qui paralyserait son action.

Par l’élection de ses hommes les plus loyaux et les plus influents, le président Oligui Nguema s’assure de constituer en amont le noyau dur d’une majorité parlementaire disciplinée et dévouée.

Ces ministres-députés seront les « colonels » politiques du général présidentau sein de l’hémicycle. Ils seront chargés de faire voter sans accroc les lois et les budgets nécessaires à la mise en œuvre de son programme.

Implanter et pérenniser le système Oligui

Un poste de ministre est par nature précaire, soumis aux aléas des remaniements. Un mandat de député, en revanche, offre une stabilité de cinq ans, une immunité parlementaire et un ancrage politique local.

En briguant un siège, ces ministres s’assurent un « parachute doré » politique. S’ils quittent le gouvernement, ils ne retournent pas à l’anonymat mais conservent un statut, une tribune et une influence.

C’est aussi une façon de récompenser les cadres qui ont pris le risque de s’engager dans la transition. Le président de l’Union Démocratique des Bâtisseurs leur assure un avenir politique et par lq même occasion s’assure de leur loyauté sans faille.

La descente des ministres dans l’arène électorale, c’est le déploiement calculé d’une stratégie avec pour objectif d’achever la prise de pouvoir commencée le 30 août. Il ne s’agit plus de contrôler seulement les casernes et le palais, mais aussi l’hémicycle.

Si la méthode soulève des questions d’éthique et d’équité, elle témoigne d’un réalisme politique de la part d’Oligui Nguema et de ses conseillers. Les elections à venir seront la bataille décisive pour l’établissement du système Oligui.


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